La précarité et le devenir des enfants - Un rapport de la défenseure des enfants
La défenseure des enfants a récemment publié un rapport intitulé : "Précarié et protection des droits de l'enfant, Etat des lieux et recommandations". (rapport disponible ici)
L'un des aspects intéressant de ce document est qu'il y est rappelé que "La précarité et l’exclusion sociale qu’elle entraîne pour de nombreux enfants ont, de l’avis de tous les observateurs, des conséquences lourdes sur leurs parcours scolaires, notamment pour ceux dont les familles vivent dans des zones urbaines dans lesquelles il y a une très faible mixité sociale" et que "Il est évident que le développement d’une politique du logement favorisant la mixité sociale ne peut qu’avoir des effets au long cours sur la mixité scolaire." (proposition V).
Il est également affirmé qu'il est indispensable de "Ne pas renoncer à croire que les élèves des milieux défavorisés peuvent réussir. Bannir le « c’est déjà pas mal » et avoir une ambition forte pour eux.", de "Valoriser les élèves, mettre en évidence leurs réussites devant leurs parents et l’équipe pédagogique plutôt que de souligner leurs insuffisances.", de même de "Valoriser les cultures différentes et reconnaître les connaissances spécifiques qu’elles apportent.".
C'est exactement la démarche inverse de celle qui consiste, trop souvent, à ne voir dans les populations en difficulté que ce qui est négatif, au risque de marginaliser encore plus ceux qui le sont déjà trop.
Pourtant, tous les professionnels de terrain savent à quel point la déscolarisation et la perte de l'estime de soi qui en découle ouvrent la voie, pour les plus fragiles, à la marginalisation, à la désocialisation, ensuite aux troubles du comportement, notamment la délinquance.
C'est en ce sens que ce rapport, même s'il souligne ce que certains considèreront comme des évidences, a quand même quelque chose de révolutionnaire.